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Portraits


Réponse auportrait-devinette-devinette du 12/15/14

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15/11/2018
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Portrait

Toutes ses maisons prennent de la hauteur. C'est là qu'il aime les aménager, les embellir... C'est un oiseau qui préfère se percher dans leurs branches, charpente d'où il guette au loin, où il peut s'éblouir à l'éclat flou de la pleine lune, où il peut s'approcher du ciel.

 

Au sol, il marche au contact de la terre et il danse. Il invite la passante, ses amis, sa famille à sourire avec lui. Il se fond dans les paysages ouverts, se mélange à la rivière, à la neige...le cœur ouvert.

27/09/15


28/09/2015
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Rencontre

Je le vois passer dans la rue presque chaque jour.

Je le reconnais de loin, avec son allure de barbapapa tout blanc, tout mou comme un chamallow décoloré, pas bien gros pourtant... Seuls ses cheveux et sa barbe noirs le rendent un peu humain.

On dirait que ses vêtements trop grands flottent autour de lui, comme un costume de cosmonaute passé à l'assouplissant. Ils amortissent chacun de ses pas élastiques, les plis horizontaux du tissu se soulèvent et s'abaissent au rythme de ses pas, en douceur...

Homme lunaire tombé sur Terre, il arbore la face de carême d'un Pierrot, la mine aussi avachie que sa silhouette crayeuse, grande pourtant.

Ce soir, en rentrant de la promenade avec mon chien, je voyais un homme au bout de la rue, près de la collégiale. Il était en grande discussion avec un compère. Je jetai un bref coup d’œil. Le compère n'était autre que le Pierrot lunaire.

Tiens ? Il est donc doué de parole, pensai-je...
 
Je l'imaginerais bien fromager, surtout quand il est chaussé de ses grandes bottes de plastique blanc, mais un fromager se promène-t-il en pleine rue en tenue professionnelle ;-) ? Au risque de contaminer son lieu de travail ?... C'est comme si un apiculteur venait faire ses courses en combinaison, chapeau voilé et l'enfumoir à la main !... Lorsqu'il laisse ses bottes au vestiaire, il se chausse de tennis blanches. Il reste dans son thème. Je propose qu'il se teigne les cheveux et la barbe en blanc. Pour parfaire le tableau !


15/09/15-17/09/15


17/09/2015
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Portrait...

Petite fleur des Alpes, versant italien, la linaigrette trempe son frêle pinceau blanc dans les couleurs des maîtres de la Renaissance... Elle découvre qu'elle apprécie la peinture au point d'en faire son vrai métier, même si le second lui permet de fréquenter les grands d'Espagne et lui offre la sécurité.

 
Elle est la seule peintre à grandir dans une famille dénuée d'artistes. Mais grâce à son père, sénateur et humaniste, elle reçoit, ainsi que ses petites soeurs, une vraie éducation artistique.
 
Elle apprend l'art et la manière. Pourtant, l'anatomie enseignée à ses confrères lui est interdite, parce qu'elle est femme. Elle se consacre aux portraits : sa mère, ses soeurs, elle-même, son maître Bernardino Campi, Philippe II d'Espagne... Tous ces regards profonds et sérieux interpellent le spectateur, invité à suivre par intuition les jeux des regards entre les personnages d'un même tableau. La linaigrette surprend de très rares sourires d'enfants, elle effleure alors leur espièglerie discrète ou leur retenue, dans la commissure des lèvres. La finesse de chacun des filaments de son pinceau la rend complice d'une scène où elle n'apparaît qu'en filigranne, puisqu'elle en est à la fois le témoin, le metteur en scène et le peintre.
 
Plus finement encore, elle s'adonne à la miniature.

 
Vers la fin de sa vie, elle confie à Van Dyck, venu lui rendre visite, que l'affaiblissement de sa vue la touche au plus profond de son art. A défaut des touches de couleurs qu'elle ne peut plus offrir, peut-être la linaigrette peut-elle encore sentir les touches du clavecin sous ses doigts agiles et translucides, comme elle le révèle dans un auto-portrait de ses jeunes années ?

 

 

11/05/15

 

 


11/05/2015
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Baretia meravigliosa...

Poussée par le vent, la petite graine de gouvernante a pris le gouvernail et, loin de se montrer Boudeuse, a laissé son Etoile la guider... Elle s'est embarquée dans la coque du Bougainvillée, pour s'empanacher d'un habit de marin ou de valet et suivre son botaniste de mari, son instinct, son envie de parcourir le vaste monde !

 

D'îles merveilleuses en peuplades idéales, de bords prometteurs en récoltes luxuriantes, elle observe, cueille, classe, protège, engrange et tisse le Phil de ses pensées en forme de lianes tropicales. Il lui dédie la Baretia, pour ses feuilles aux couleurs variées. Sans doute en hommage aux multiples facettes d'une compagne hors du commun...

 

Après sa triste disparition, elle entretient, fait grandir, pousser, reproduire les six mille et une espèces qu'elle finira, à son retour en France, par apporter au roi. Cette Femme extraordinaire reçoit alors reconnaissance pour tous ces présents, ces précieuses effluves de l'autre bout du monde, dont la moitié au moins sont inconnues par nos contrées.

 

C'est deux cents ans plus tard qu'un botaniste de notre temps lui dédie une nouvelle espèce, la Solanum Baretiae, avec gratitude, pour son immense travail de précurseur. Lui aussi a subodoré le parfum discret de cette petite fleur, prête à franchir les océans et les siècles, et à laisser la diversité de ses feuilles et de ses talents s'épanouir jusque dans notre jardin.

 

23/04/15


23/04/2015
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