Portraits
Portrait
Toutes ses maisons prennent de la hauteur. C'est là qu'il aime les aménager, les embellir... C'est un oiseau qui préfère se percher dans leurs branches, charpente d'où il guette au loin, où il peut s'éblouir à l'éclat flou de la pleine lune, où il peut s'approcher du ciel.
Au sol, il marche au contact de la terre et il danse. Il invite la passante, ses amis, sa famille à sourire avec lui. Il se fond dans les paysages ouverts, se mélange à la rivière, à la neige...le cœur ouvert.
27/09/15
Rencontre
15/09/15-17/09/15
Portrait...
Petite fleur des Alpes, versant italien, la linaigrette trempe son frêle pinceau blanc dans les couleurs des maîtres de la Renaissance... Elle découvre qu'elle apprécie la peinture au point d'en faire son vrai métier, même si le second lui permet de fréquenter les grands d'Espagne et lui offre la sécurité.
Vers la fin de sa vie, elle confie à Van Dyck, venu lui rendre visite, que l'affaiblissement de sa vue la touche au plus profond de son art. A défaut des touches de couleurs qu'elle ne peut plus offrir, peut-être la linaigrette peut-elle encore sentir les touches du clavecin sous ses doigts agiles et translucides, comme elle le révèle dans un auto-portrait de ses jeunes années ?
11/05/15
Baretia meravigliosa...
Poussée par le vent, la petite graine de gouvernante a pris le gouvernail et, loin de se montrer Boudeuse, a laissé son Etoile la guider... Elle s'est embarquée dans la coque du Bougainvillée, pour s'empanacher d'un habit de marin ou de valet et suivre son botaniste de mari, son instinct, son envie de parcourir le vaste monde !
D'îles merveilleuses en peuplades idéales, de bords prometteurs en récoltes luxuriantes, elle observe, cueille, classe, protège, engrange et tisse le Phil de ses pensées en forme de lianes tropicales. Il lui dédie la Baretia, pour ses feuilles aux couleurs variées. Sans doute en hommage aux multiples facettes d'une compagne hors du commun...
Après sa triste disparition, elle entretient, fait grandir, pousser, reproduire les six mille et une espèces qu'elle finira, à son retour en France, par apporter au roi. Cette Femme extraordinaire reçoit alors reconnaissance pour tous ces présents, ces précieuses effluves de l'autre bout du monde, dont la moitié au moins sont inconnues par nos contrées.
C'est deux cents ans plus tard qu'un botaniste de notre temps lui dédie une nouvelle espèce, la Solanum Baretiae, avec gratitude, pour son immense travail de précurseur. Lui aussi a subodoré le parfum discret de cette petite fleur, prête à franchir les océans et les siècles, et à laisser la diversité de ses feuilles et de ses talents s'épanouir jusque dans notre jardin.
23/04/15