paroletsilencefheyoan

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BRUIT

J'ai décidé cet été comme souvent de passer une partie de mes vacances ailleurs... Je ne suis pas allée bien loin mais j'avais envie de retourner quelques jours en Allemagne, puis en Bretagne et enfin, en Suisse alémanique...

 

J'adore les langues étrangères, j'avais choisi donc d'améliorer mon allemand, et je n'ai pas été déçue... J'ai pu échanger avec plusieurs personnes dans les deux pays, avec beaucoup de bonheur et parallèlement, je me suis amusée à lire The Help, de Kathryn Stockett, mais en version allemande ( Gute Geister)...

 

J'ai passé d'excellents moments durant toutes ces vacances, mais je dois dire qu'une chose m'a particulièrement étonnée...Et ce, dans tous les cas... Le bruit ! L'énormité du bruit... La quasi permanence du bruit... Pas un petit bruit anodin, de temps à autre...Non. Un bruit multiple, qui enfle, qui ronfle, qui perdure, qui s'impose, qui devient parfois tout simplement phénoménal, au point de me faire fuir...

 

Ce n'est bien entendu pas la première fois que je voyage, et que ce soit en voiture, ou en train ( je n'ai pas pris l'avion...), je suis habituée à subir le bruit du moyen de transport que j'utilise. Bien sûr, c'est pire quand il fait chaud et que j'ouvre la fenêtre pour avoir un peu d'air, car alors le bruit de la circulation, du moteur, des roues vous oblige à hurler si vous voulez vous faire entendre de votre passager...Inutile de chercher à engager une quelconque conversation avec vos passages arrière, ou de vouloir écouter de la musique !... Je me rappelle également de mon dernier voyage en train ( qui remonte à quelques mois) où je me suis promis de ne plus jamais passer par une gare parisienne à cause du boucan affolant qui y sévit !...

 

En fait, après les onze heures ( pauses comprises) de voyage en voiture pour la Bretagne par exemple, vous vous dites : Ouf ! Ca y est ! C'est fait ! Un peu de calme maintenant... Vous arrivez toute souriante dans le camping que vous avez réservé quelques semaines auparavant, vous appréciez son cadre, sa verdure, l'ombre ( de la chance, oui !...) mais lorsque vous réalisez que les jeux pour enfants se trouvent non loin de votre emplacement et qu'ils hurlent jusqu'après la nuit, vous commencez à déchanter... Surtout lorsque de la musique techno vous réveille à 3 heures du matin ( portable en main !...) et continue à jouer pendant au moins deux heures... J'ai adoré cette nuit-là !...

 

En Allemagne, le voyage était moitié moins long, donc nous sommes arrivés au camping moitié moins assommés que je l'étais en arrivant en Bretagne... Mais pourquoi les travaux sur autoroute se font-ils toujours sur les itinéraires que j'emprunte pendant mes vacances ?...Ça nous était déjà arrivé l'an dernier en Italie... Je sais bien que les travaux doivent s'effectuer pendant la saison sèche, mais enfin... Cette fois, plutôt que d'aller jusqu'à Munich comme prévu, nous nous sommes rabattus sur Augsburg... Et là, qu'avons-nous trouvé ? Des travaux ! Hyper-bruyants, en plein centre-ville, de même que la veille d'ailleurs, à Ulm... Vous ne vous êtes jamais dit que la canicule s'amplifie avec le degré d'intensité du bruit, là où vous vous trouvez ?... Il ne faisait pas caniculaire, cette année, en Allemagne, mais fournaisiculaire !...

 

Et que dire de la Suisse Allemande, où je n'ai passé qu'une nuit en camping, alors que j'avais prévu au départ d'en passer trois ?... Lorsque je suis arrivée, je me suis demandé, tout en confirmant mon inscription, si j'étais bien sage de rester dans ce coin... Mais un coup d’œil au village un peu plus loin m'avait confirmé que c'était un très joli site...Alors pourquoi pas ? Je me conduisais cependant comme un chat qui protègerait son ouïe en rabattant ses oreilles, et qui garderait la tête rentrée dans les épaules, comme pour se protéger d'un danger extérieur...

 

 

En fait, la circulation sur la nationale devant le camping était déjà impressionnante à elle seule, et difficilement surmontable... Lorsque le train se mit à siffler et à passer juste derrière avec son charivari de vacarmes, je me dis : Tiens ! Le train passe ici, ça peut avoir du charme...Sauf que je n'entendais plus ce que me disait un monsieur juste devant moi au moment où le train - qui passait toutes les demi-heures, passa... Puis, les travaux juste sous le pont de la voie-ferrée nous rappelèrent qu'ils devaient bien avancer, eux aussi, et des tonnes de gravats dévalèrent d'énormes goulottes métalliques juste derrière le camping... Enfin, le carillon de l'église du village sembla vouloir mettre un peu d'humanité dans tout cela... Il chanta sa chanson avant d'entamer l'égrenage des heures...

 

Je regardai autour de moi d'un air ahuri : ni la dame à l'accueil du camping, ni l'homme qui m'avait parlé n'avaient semblé remarquer quoi que ce fût... Je devais être la seule à trouver cela ahurissant ; d'autant que le temps d'une promenade au village, à mon retour, force me fut de constater que le camping était plein... Pour couronner le tout, le couple près de ma tente se mit à discuter et à rire jusque tard dans la nuit.

 

 

Ce soir-là, seuls les travaux avaient eu la bonne idée de s'arrêter... Restaient en bruit de fond la circulation, le train toutes les demi-heures et l'église, toutes les heures... Je me tournai et me retournai sur mon tapis de sol, incapable de fermer l’œil mais je dus y parvenir puisque tout à coup, la reprise de la circulation m'éveilla. Un coup d’œil ensommeillé à mon portable : 4h du matin !... Bon... On va tâcher de se rendormir un peu... Quand tout à coup, le train se met de la partie : re-coup d’œil au portable : 4h30...Là, je résolus de quitter les lieux dans la matinée !...Je n'avais plus qu'une envie, retourner au plus vite dans mon havre de paix !

 

 

En partant, je décidai de passer par Solothurn, dont la visite était le but de mon voyage. Grand bien m'en prit, car j'ai beaucoup aimé cette petite ville à taille humaine, dont le centre artistique et historique a beaucoup de charme, et dont les habitants, comme tous les Suisses-Allemands que j'avais pu côtoyer, se révélaient charmants. Je pris un thé à la terrasse d'un café, devant le fleuve et savourai le calme du moment, lorsque... un ouvrier se mit à faire fonctionner son marteau-piqueur sur le quai, juste en face de la terrasse... Un marteau-piqueur ? Ces engins de torture existent donc encore ?... Compatissante pour la colonne vertébrale et les articulations du malheureux homme, je me levai. C'en était décidé : je rentrais chez moi !...

 

22/08/13



22/08/2013
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