BELLE-ISLE
A mes parents, pour la « saint Charles »...
Belle âme bretonne ciselée
dans le sel,
offerte aux passages de ciels
scrutateurs, aux envies d’une mer
tantôt douce, tantôt folle
furieuse, roche creusée, forgée, cassée, émiettée, échancrée,
érigée, éclairée, éclaboussée
d’écume, de lune, de douceur
de vivre, de douleur
de vivre, de lumière
intermittente des phares,
de sémaphores
en veille,
de soleil.
Coquille d’huître sculptée,
couverte de mouettes et de cormorans,
l’œil affûté et les ailes ouvrant,
torturée même au flan
de ses plages,
de ses côtes
creuses comme on protège…
04/11/18
Poèmes de janvier
LARGE A BRIGNEAU
Pourquoi dit-on étendue marine
Quand tu es vert opaque ?
Pourquoi dit-on que tu es plate alors que tu houles ?
Tu ne livres tes secrets qu’au compte-goutte
De tes fragments d’écume…
Je me fonds dans ton liquide
Dans ton tempo bruissant
Mes yeux s’usent à saisir l’instant
Toujours renouvelé
Têtu
Fascinant
Tu attires et tu mens.
Ainsi vont les histoires d’amour.
Cependant ?…
18/01/18
Liras-tu jamais ces quelques lignes
Ou vers, mais si je ne rime
pas, est-ce bien la peine ?
Liras-tu un jour ces quelques mots
Qui te parlent de cette Lumière
Qui m’éclaire de l’intérieur
Qui me guide sur mon chemin
Vers toi, vers tout ce que j’aime,
Vers tous ceux que j’aime.
Liront-ils jamais ces quelques vers ?
Osons le mot même sans la rime
Sinon
A quoi sert que j’écrive
A quoi rime cet élan
Qui me pousse vers toi,
Vers tous ceux que j’aime
Et même
Les autres, ceux
Que je ne connais même
Pas ?…
21/01/18
Poèmes au Portugal...
Pendant notre voyage au Portugal, Valentin s’est mis à m’envoyer ses poèmes. Je les adore ! Cela m’a donné envie de reprendre l’écriture poétique...
Orientation
Le front ceint d'un collier d'améthyste,
J'avance, juste vêtue d'une cape-géode
Fluide, parmi le monde étrange, géométrique,
Saisie des mille facettes de son feu froid, j'ose
Imaginer la joie que projette sur nous ses couleurs
Violettes, fleurs tendres, ouvrant les bras
Pour accueillir l'autre, irisé de lueurs
Profondes, joueuses, liquides comme un cap.
Confiante, je suis la lumière du phare
Aux embruns salés qui bercent ma nuit
D'étoiles douces à mes lèvres sans fard
J'approuve ce guidage léger sur mon chemin choisi.
13-14/05/17
Belém
Printemps
Mon corps émeraude se meut librement
Se vêt de fleurs d'eau pâle, pétales délicats
Qui palpitent, secrets, au gré des vents violents
Ou cadencent, subtils, jusqu'au chant de mes pas
Tranquilles.
Je suis une jeune rivière aux tendres reflets d'arbres
Qui emporte leurs frêles saveurs minérales
Qu'elle coure ou se repose au fond des lacs
Sensible à tous les frissons, frôlements d'ailes
D'oiseaux.
22/05/17
Lagoa Santo André
Alentejo
J'atteins le sommet de ma tourmaline
Mes ailes de chauve-souris s'en extirpent
A grand peine
Les désencrer, première urgence, les étaler
Si je veux
Prendre un envol
Dans la nuit étoilée ma tourmaline luit tout au fond de mes yeux
Je sais sa présence sans fil
Je pressens l'infini
Hélicoïdal qu'elle m'offre
Dans la tourmente comme sous la pluie
Goutte à goutte ma trace s'écrit, elle trotte
Noire sur la feuille blanche
Gris souris sur le tapis de mon ordi
Calligraphie déliée de son ancre
Que vogue ma fantaisie !
23/05/17
Porto Covo
Alentejo
Une ombre oblongue glisse sur la plage
Et prolonge mes ailes de dentelle, blanches d'écume fraîche
Frisson de rire salé
Le turquoise est ma marée préférée.
27/05/17
Grande praia da Pêra (Algarve)
près d’Amorçao da Pêra
Algarve
L’ocre granuleux se détache, s’émiette
En falaises fragiles,
Orange sombre en équilibre au bord des plages
Futiles
Tranche sur les bleus maritimes où mouettes
Et ailes delta suivent leur fil
Sans perdre pour autant le rivage
Agiles.
L’ocre granuleux déroule sous nos pieds
Les collines et chemins montagneux,
Piqueté du vert d’ombre d’arbustes travaillés
Par un vent incessant, un soleil carnassier,
Un manque d’eau teigneux.
De pâles fleurs roses en fixent
Pour nos beaux yeux
Les teintes contrastées.
29/05/17
Ferragudo (face à Portimao).
Algarve
Portrait
Toutes ses maisons prennent de la hauteur. C'est là qu'il aime les aménager, les embellir... C'est un oiseau qui préfère se percher dans leurs branches, charpente d'où il guette au loin, où il peut s'éblouir à l'éclat flou de la pleine lune, où il peut s'approcher du ciel.
Au sol, il marche au contact de la terre et il danse. Il invite la passante, ses amis, sa famille à sourire avec lui. Il se fond dans les paysages ouverts, se mélange à la rivière, à la neige...le cœur ouvert.
27/09/15